La modélisation a pour objectif de définir un modèle qui permettra de reproduire efficacement le processus modélisé.
Dans cette optique le comportement modélisé n’est que la manifestation extérieure d’une structure plus profonde.
En PNL on évoque souvent le concept de carte et de territoire. La carte n’est que le reflet du territoire et le modèle, la carte instrumentale permettant de reproduire le comportement de l’objet ou de la personne analysée.
La fidélité de la reproduction ou sa réalité importe peu. Seule compte l’utilité du modèle qui est évaluée en terme de reproductibilité du processus observé.
Les applications de la modélisation sont multiples. Dilts en distingue 5:
- Le développement d’une méta-cognition du processus analysé en vue par exemple de l’enseigner,
- la répétition ou l’amélioration d’un processus en en précisant les différentes étapes; ce qui est la base du business process reengineering,
- l’atteinte d’un résultat bien déterminé par la modélisation de différents exemples qui atteignent de bons résultats par des voies différentes. C’est ce que la PNL nous propose, entre autres,avec sa stratégie d’apprentissage de l’orthographe.
- la formalisation d’un processus afin de l’appliquer dans d’autres contextes.
- la découverte d’une source d’inspiration pour un processus qui ne que très vaguement lié au processus observé; c’est ce que Gregory Bateson appelait la fertilisation croisée.
Le processus de modélisation de la PNL se concentre sur le niveau des capacités, du savoir-faire. On s’intéresse au comment.
En PNL selon le modèle des niveaux logiques développé par Robert Dilts, le niveau des capacités se place entre le niveau du comportement et celui des valeurs et des croyances. Au travers de ces niveaux logiques nous touchons à l’expérience subjective de l’individu depuis sa structure de surface – le comportement – jusqu’aux couches les plus profondes qui implique l’individu dans ce qu’il croit, dans ce qui est important pour lui et dans ce qu’il est. Cette structure profonde influence et détermine la couche de surface qu’est le comportement que l’on cherche à modéliser au travers du niveau du savoir-faire.
Dilts souligne très justement qu’il peut être nécessaire de ‘décoder’ des structures de surface différentes si l’on veut déterminer les composantes de la structure profonde du comportement à modéliser.
De même, une même structure profonde peut donner lieu après de multiples transformations à des comportements différents. Le modélisateur aura alors à distinguer la différence qui fait la différence, le facteur qui jouera un rôle essentiel pour atteindre le résultat attendu.
Comme toute discipline vivante et en développement constant, la PNL tend à se complexifier. Il est à rappeler qu’outre le critère d’utilité, la simplicité doit rester au centre du processus de modélisation. A l’image de la pratique des fondateurs de la PNL, la modélisation doit viser à produire des modèles les plus dépouillés possible afin de les débarrasser de tout élément qui ne contribue pas à l’efficacité du modèle.
Cette pratique de modélisation que Bandler et Grinder reste entourée d’une aura qui tend à transformer en mythe cette époque pré-PNL. C’est la conjonction des compétences d’imitation et de reproduction intuitive de comportement de Bandler alliée aux connaissances linguistiques de Grinder qui a permis de donner naissance aux modèles PNL de bases. Dilts dans son article du mois raconte à ce sujet comment John Grinder fut intrigué par l’extraordinaire capacité de Richard Bandler d’influencer ses interlocuteurs par son langage. Bandler était incapable d’expliquer explicitement ce qu’il faisait ni comment il le faisait. Il pouvait seulement dire qu’il avait intuitivement modélisé le comportement de Fritz Perls et Virginia Satir.
Grinder proposa alors à Bandler :
« Si tu m’apprends à faire ce que tu fais, alors je t’expliquerai ce que tu es en train de faire ».
Cette proposition marque véritablement la naissance de la PNL. Dilts souligne qu’elle contient l’essence même de la pratique de la PNL en ce sens que Grinder a par cette phrase proposé à Bandler dans un premier temps d’apprendre par la pratique et l’imitation à acquérir une compétence puis à l’exprimer explicitement de manière à pouvoir la transférer à d’autres personnes. Ce qui est extraordinaire c’est qu’ils ont atteint leur objectif sans disposer des outils de la PNL !