Évolution de la PNL

Après 20 années d’existence qu’est devenue la PNL ?
Suivant une évolution assez courante elle s’est « chosifiée » et s’est progressivement enfermée dans un paradoxe étonnant: celui qui consiste à prendre la carte de ses modèles « classiques » pour le territoire.

Les livres et formations PNL se résument le plus souvent à un ensemble de modèles et de techniques exposés comme s’ils étaient « la » vérité, comme si les croyances et les stratégies existaient vraiment, comme si nous construisions réellement des images dans notre esprit (visuel construit), comme si nous entendions une voix intérieure (Auditif interne),…(note)

Les modèles PNL chosifiés peuvent devenir la source de nouvelles raideurs mentales. Sans remettre en cause l’efficacité de la plupart des modèles et techniques PNL, ce que propose la méta-PNL c’est de revenir à l’attitude de flexibilité caractéristique de la PNL et de générer un processus récursif qui consiste à appliquer la PNL à la PNL. Cette démarche nous ramène au processus central qu’est la modélisation et se recentrer sur la fameuse attitude de flexibilité et de curiosité définie par Bandler.

La Méta-PNL se situe à un niveau logique différent de celui de la PNL telle qu’appréhendée aujourd’hui. Elle aborde des aspects qui forment le cadre dans lequel la PNL évolue
Voir à ce sujet: le terme Méta et les niveaux logiques
Un des points centraux de la Méta-PNL est la création de modèles génératifs. La modélisation au sens large du mot est replacée au centre du débat. Ce processus relève d’une démarche créative et sans tabou dans un état d’esprit qui semble comparable à ce qu’ont pu vivre les créateurs de la PNL des premières heures.

Au début des années 70 John Grinder et Richard Bandler, les co-créateurs de la PNL ne disposaient pas de la PNL pour créer les premiers modèles de la PNL.
Ils sont partis d’un travail d’observation. Leur bagage intellectuel et leur expérience leur a permis de développer des modèles qui sont devenus les références actuelles de la PNL. Remarquons en passant que Grinder et Bandler n’ont à proprement parler rien inventé ex nihilo. Ils ont combiné et assemblé des idées circulant à cette époque et ont ainsi généré des modèles opérants.

Ces modèles de base sont le méta-modèle du langage, les stratégies, le Milton-modèle, les systèmes de représentation et les clés d’accès oculaires. Ils ont donc inventé ces modèles à partir d’informations, d’idées, de concepts, le tout émergeant d’un travail précis d’observation et d’imitation des comportements efficaces des thérapeutes d’exception que furent Fritz Perls, Virgina Satir et Milton Erickson.

A partir de ces modèles, des techniques diverses ont été développées en assemblant et en réassemblant de toutes les manières les briques de base. Entre-temps d’autres modèles sont venus compléter les premiers. Citons en vrac les méta-programmes, les sous-modalités, le travail sur la ligne de temps.

Les quelques nouveaux modèles réellement innovants ne sont que les exceptions qui confirment la règle (citons par exemple le modèle des niveaux neuro-logiques de Dilts devenu entre-temps un ‘classique’ ou des techniques de la ligne du temps et plus récemment les méta-états).

Progressivement la PNL s’est enfermée dans un univers dominé par les modèles de base devenus les piliers d’un paradigme incontournable et incontesté recréant ainsi les limitations mêmes qu’elle se prétendait dénoncer.

Est-ce à dire que ces modèles ne sont pas pertinents ? Non bien sur mais à condition de ne pas leur demander plus qu’ils ne peuvent offrir et d’oser les remettre en question pour progresser dans notre compétence de modélisateur c’est-à dire notre aptitude à distinguer une structure dans l’expérience humaine en vue d’en faciliter l’apprentissage.